samedi 30 juin 2012

Delhi, quand ça va pas ben ça va pas!

Nous allons voir le Red Fort, ou Lal Qila. Il tient son nom de la pierre ave lequel il a été bâti. Ses murs font plus de 2km de long, et culminent à 33m de haut du côté de la ville.
La forteresse a été finie en 1648, alors que Shah Jahan (le même empereur qui a construit le Taj Mahal) voulait transférer sa capitale d’Agra à Shajahanabad (une des sept villes fondées à l’emplacement du Delhi d’aujourd’hui).
En fait, il ne reste plus grand-chose à l’intérieur des bâtiments d’origine. La plupart ont été réduits à néant par les Britanniques lors de la première Guerre d’Indépendance pour faire place à des baraquements où stationner leur armée.
Néanmoins, la porte d’entrée principale, Lahore Gate, reste plus qu’impressionnante. On entre dans le fort à travers une arcade voutée qui abrite un bazar. A l’époque, les marchands vendaient des produits de luxe de toutes sortes aux gens de la Cour qui entraient par là. Aujourd’hui, ce ne sont plus que des magasins attrape-touristes qui vendent des bibelots sans valeur, mais toujours à prix d’or !
Le premier pavillon auquel on accède est le Diwan-i-Am, ou hall des audiences publiques. C’est là que l’empereur recevait les doléances de son peuple, assis à un balcon en marbre incrusté de pierres semi-précieuses ! Un indien nous demande une photo et c’est parti ! On nous prend les bras, on pose son coude sur notre épaule sans nous demander notre avis, on nous demande de faire une photo avec papa, maman, bébé, la sœur, papy, le chien,… A la fin, on dit non et on s’en va, on veut bien être gentil mais on va pas y passer la journée… surtout qu’on fait ça gratuitement, nous !


Sur une estrade tout au fond du jardin se trouvent trois pavillons entièrement en marbre. Ce sont les appartements du roi. Les trois pièces sont connectées par un petit canal qui circulait à travers les pièces et servait de conditionnement d’air (vachement astucieux hein). Evidemment, aujourd’hui, les gens qui tiennent le site ne se sont pas donné la peine de faire couler de l’eau dedans, pourtant avec le prix qu’on paie à l’entrée, ils pourraient au moins faire un petit effort !
La première pièce sur la gauche (Diwan-i-Khas) servait aux audiences privées. C’est là que se trouvait le légendaire trône du Paon. Il s’agit d’une énorme pièce d’orfèvrerie en or massif sur lequel l’empereur siégeait. Le trône était serti de joilleaux féériques, tel notamment le célèbre Koh-i-Noor, le plus grand diamant pur jamais découvert à ce jour et aujourd’hui propriété de la Couronne britannique. Ce gigantesque trésor qu’était le trône à lui seul a été subtilisé par le roi de Perse Shah Nadir en 1739, et a finalement été complètement démantelé. Il est assez difficile de se représenter la richesse qui environnait les rois de ces époques lointaines. Le plafond de la salle du trône était à l’époque couvert de plaques d’argent massif, dans lequel l’empereur pouvait se regarder. Le plafond a été démonté par les successeurs des empereurs moghols en 1760.
En continuant sur la droite et en suivant le canal, nous arrivons au deuxième pavillon qui accueillait les appartements privés du roi. Le marbre est incrusté de pierres précieuses, ce n’est pas un énorme building mais la délicatesse avec laquelle il a été travaillé et décoré en fait un magnifique exemple d’architecture moghole.



Tout à droite de l’estrade se trouvait le palais de la femme principale de l’empereur. A l’époque, ses murs étaient brillamment peints de fresques aux milles couleurs, ce qui lui a vallu le nom de Palais de la Couleur. Bien sûr, toutes ces couleurs ont disparu depuis bien longtemps déjà.
Tout près de l’estrade se trouvent aussi la mosquée et les bains privés de l’empereur, mais tous deux sont fermés au public, ce qui fait qu’en fait ben y a finalement pas grand-chose à visiter dans cet énorme (mais vide) jardin. Malgré tout, c’est quand même assez sympa de s’y balader, mais fatiguant à force d’essayer de zigzaguer entre les locaux pour éviter de se faire harceler par des demandes de photos. On va dire que ce fort rouge c’est quand même un peu cher payé pour ce qu’il y a à voir !

Nous sortons de là un peu déçu et nous réconfortons en nous disant que nous allons aller voir la magnifique Jama Masjid, la plus grande mosquée d’Inde.
Nous marchons gentiment jusque là en passant à travers un bazar coloré. Une fois arrivés sur place, le garde nous demande 300Roupies pour la caméra alors que dans notre guide c’est bien marqué 200. Il nous montre un panneau derrière lui sur lequel un morceau de papier à moitié déchiré indique 300Roupies. Le truc c’est qu’on voit encore le 200 en-dessous ! Ces gens sont des arnaqueurs de dingues ! Il nous montre les tickets « officiels » sur lesquels le 200 a été juste barré et 300 griffoné à la main en-dessous en nous disant que c’est bien un ticket officiel… Et en plus, il insiste en nous prenant pour des cons, c’est insultant à la fin ! Il veut   aussi que Vi paie les 300, mais nous n’avons qu’une caméra bon sang ! Après dix bonnes minutes d’engueulades sévères, on arrive à lui faire inclure l’entrée du minaret dans son ticket (et surtout à n’en payer qu’un), c’est déjà ça.

Nous entrons finalement dans la mosquée, non sans avoir dû revêtir des tabliers qui nous couvrent les jambes et retirer nos chaussures. Bon c’est bien, mais  à l’intérieur c’est pas comme s’il y avait grand-chose non plus, à part une énorme cour à ciel ouvert, où le sol est chauffé à 200°et où c’est pas possible de marcher, et une grande façade orientée vers la Mecque. En 10 minutes on a fait tout le tour. Nous nous dirigeons donc vers l’entrée du minaret, mais là le garde nous dit qu’il faut un autre ticket pour entrer dans la tour, que ça n’est pas compris dans le ticket de base ! Là c’en est trop, je pète un câble, lui gueule dessus et l’insulte. Nous retournons au guichet de l’entrée pour faire valoir nos droits. Le mec nous répète que c’est inclus, mais seulement pour une personne, que la deuxième doit payer 100Roupies de plus.
Bon, ok, on paie les 100 de plus, on monte au minaret, et là un mec nous arrête à mis chemin pour dire que c’est fermé, qu’il faut revenir dans 1h30. Mais les gars en bas nous ont pris nos tickets, donc on ne peut pas revenir, on doit attendre ! En fin de compte, il nous laisse quand même passer, non sans nous avoir demandé 10 fois les tickets que nous n’avons plus. Nous montons au-dessus et pouvons enfin profiter de la vue incroyable sur tout Delhi et surtout sur la forteresse rouge.
Nous redescendons, retournons à l’entrée, les mecs nous demandent à nouveau les tickets que nous n’avons plus et ne nous croient même pas quand nous leur disons que leurs chers collègues les ont gardés. C’est qu’ils nous traiteraient presque de voleurs et menteurs en plus ! Nous enlevons nos  tabliers et là, un gars a le culot de nous réclamer 50Roupies par personne pour la location. Et c’est pas tout, après ils nous demandent aussi 20Roupies par paire de clapettes ! Nous les envoyons bouler très vertement en leur disant qu’ils nous avaient affirmé en entrant que c’était gratuit. Nous sommes au bord de la crise de nerf quand nous quittons cet endroit diabolique !
Enfin, on ne peut pas les blâmer d’essayer de faire du business et de l’argent facile sur notre dos. Ceux à qui il faudrait mettre des baffes ce sont ces stupides touristes qui donnent à chaque fois sans même réfléchir plus loin que le fond de leur poche et qui finissent par pervertir toute l’industrie du tourisme. C’est pas la première fois que nous remarquons ça, la plupart du temps à chaque fois que n’importe qui demande de l’argent, ben nos chers « confrères » voyageurs donnent, c’est pas étonnant qu’à la fin nous soyons harcelés tout le temps comme ça ! Rien qu’à la mosquée, on en bien croisé une vingtaine qui sortaient l’argent de leur poche sans réfléchir, c’est ahurissant !
Pour nous remettre de nos émotions, nous nous mettons en route à travers les bazars autour de la mosquée à la recherche d’un petit resto conseillé dans le Lonely, spécialisé en kebabs. Nous mettons 2heures à trouver ce mini-bouiboui, et là le gars nous dit qu’ils ne servent les kebabs qu’à partir de 17h. Bon ben, quand ça va pas, ça va pas ! Merci notre cher guide de ne pas mettre les heures de service dans ton article…
L’estomac dans les talons, nous nous résolvons à retraverser tout le quartier et à chercher après une autre adresse spécialisée en crèmes glacées artisanales (ça fait des semaines que j’en ai super envie). De nouveau, une heure plus tard, nous ne trouvons rien. Désespérés, nous nous arrêtons à un magasin prendre une petite glace à l’eau industrielle. Le gamin nous dit que le glacier n’est qu’à quelques rues de là. Nous la trouvons finalement, prenons une glace au litchi et une à la pistache, mais nous sommes déçus. C’est hyper cher, et pas forcément meilleur qu’une glace industrielle.


Ca c’est fait ! Nous n’avons visité que des trucs sans intêret dans la matinée, pèté une durite avec tous ces arnaqueurs, marché des kilomètres dans des rues dégueulasses et hyper bourrées d’activité, et nous n’avons toujours pas mangé ! Par-dessus tout, nous n’avons toujours pas de nouvelles de nos amis sud-africains, c’est un peu énervant !
Nous voulons prendre un tuk-tuk pour aller voir le Gandhi Darshan, là où le corps de Mahatma a été incinéré, mais seuls les cycle-rickshaws sont autorisés ici. Ok, après avoir négocié 20 minutes avec des fous qui demandent des prix exorbitants, nous en trouvons un raisonnable qui nous emmène en face du musée Gandhi. C’est pas tout à fait ce que nous avons demandé mais, ça va c’est pas loin. Le problème c’est que notre driver n’a pas le change pour nous rendre, il me faut donc aller trouver une aubette à café pour qu’il change mon billet. Puisque nous sommes à côté du musée, autant aller le voir, d’autant plus qu’il est gratuit.
Ouf, enfin un peu de calme et de sérénité (et de fraîcheur, dehors il fait toujours plus de 45°) ! Nous arpentons les allées dans lesquelles la vie du grand homme est dépeinte. Nous voyons des tas de photos de lui, des affaires personnelles, des lettres… Nous pouvons aussi voir les habits qu’il portait le jour de son assassinat, tachés de son sang. C’est très émouvant et très bouleversant à quel point la folie meurtrière et l’idéologie extrêmiste d’un seul homme a pu le pousser à assissiner l’une des plus grandes icônes de paix et de liberté du XXième siècle. Les hommes sont fous !

Nous sortons et allons voir le ghat où le corps du grand homme a été brûlé. Il s’agit en fait tout juste d’une petite plateforme noire au milieu d’une pelouse calcinée par le soleil, rien de plus. Nous sommes au bord du rouleau, et décidons de rentrer à l’auberge pour essayer de retrouver le calme et la sérénité de notre petite chambre. Ben oui, le voyage parfois c’est aussi vachement minant et difficile ! Avant, il nous faut acheter nos tickets pour Ajmer mais le guichet spécial touristes est fermé. C’est là qu’un mec nous accoste en nous disant qu’on ne saura pas aller les réserver demain car il y a une fête musulmanne et personne ne travaille. Sur quoi je lui demande si les Hindous ne travaillent pas,  eux. Le mec reste tout pantois et parait très con. Il essaye quand même de nous refiler un tuk-tuk à 20 roupies pour aller je ne sais où booker nos tickets alors qu’on sait très bien que tout ce qu’il raconte est faux !
Nous faisons un petit détour par le Cyber-café pour essayer de contacter Herman et Lanel. Ca y est, nos les voyons demain matin, youpie, enfin une bonne nouvelle !
Le lendemain, nous prenons le métro et un rickshaw pendant plus d’une heure pour traverser toute la ville et retrouver nos amis à leur guesthouse. Lanel a chopé la tourista dès le premier jour à Delhi, il vallait donc mieux qu’elle ne bouge pas trop ! Quel bonheur de les revoir après plus d’un an ! Nous passons deux heures à discuter tranquillement dans la chambre avant d’aller sur le marché local acheter des bangels pour la classe de Lanel (elle est instit’ et le thème de son année est basé sur Bollywood, ça tombe bien !). Nous allons manger un bout avant de retourner dans leur chambre, c’est que dehors on atteint presque les 50° aujourd’hui, une vraie fournaise !!! Nous mettons au point notre prochain rendez-vous chez eux dans 7 semaines, la claaaaaaasse !
Hey guys, see you very soon again. Prepare the barbecue, be ready to cook some huge pieces of meat during the hole night, our stomacs can’t wait anymore!  We hope you’ll love the rest of your trip in India, be careful with the food, especially ice cubes. Chears mates!

Nous raccompagnons nos deux amis jusqu’à la gare de New Delhi, où ils doivent attraper leur train pour Varanasi. Nous les quittons et rentrons dans notre quartier, trouvons un bar avec une connection internet (non payante, hoooo miracle !) et passons le reste de l’après-midi à écrire notre blog. Ca fait du bien une journée tranquille après le désastre de la veille !
Le lendemain, nous allons à la gare réserver nos tickets de train pour le soir même. Nous chekoutons à midi, mangeons un super bon thali et allons nous taper dans la station de métro où nous arrivons à aller sur le Wifi fourni gratuitement. Trop cool, j’ai enfin l’occasion de rentrer notre déclaration d’impôts, il était temps. Hé oui, même à l’étranger, la paperasse continue de nous poursuivre !
En fin d’après-midi, nous nous mettons en direction de (Old) Dehli station et attrapons notre train couchette pour Ajmer.
Prochaine étape: Pushkar
Nathan et Virginie
Lien vers album:
Voir article précédent

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire