Petits pas... Grandes empreintes!: Tiger Leaping Gorge, un petit trek de deux jours dans la montagne

Nous nous levons de bon matin et partons à la conquête de la gorge du « Saut du Tigre » après avoir enfourné des pancakes que même Gargantua n’aurait pas pu finir !

Nous avons à peine le temps de faire quelques mètres que nous tombons sur un couple de français, Benoit et Chloé, qui font un petit tour d’Asie de quelques mois avant de rentrer en France par le Transsibérien.

En leur compagnie, nous commençons à grimper les sentiers qui se raidissent de plus en plus à mesure que nous avançons.

Les panoramas qui s’offrent à nous depuis les pentes de la vallée sont complètement dingues ! La rivière a encaissé la vallée sur plus de 200m. Ensuite la montagne continue à s’élever jusqu’à atteindre une altitude de plus de 3000m où les sommets sont couronnés de neiges éternelles. Il fait très beau et pas trop chaud, bref le temps idéal pour une balade sportive.

A un moment, le sentier devient extrêmement pentu, la zone s’appelle « les 28 bends ». Il faut donc gravir pendant une heure un petit chemin qui zigzague dans la montagne, c’est la partie la plus pénible de la marche. A chaque fois que nous pensons arriver à la fin de ces tournants, un autre repart en sens inverse au milieu des rochers.

Nous arrivons quand même au-dessus sains et saufs, l’altitude ne se fait pas encore vraiment sentir contrairement à ce que nous pensions. Nous sommes quand même déjà à presque 2500m au-dessus du niveau de la mer.

Ça fait bizarre de voir la rivière de tout en haut, on dirait juste un petit pipi de chat de là où nous sommes !

Nous nous arrêtons à la Tea House Guesthouse pour luncher et reposer nos mucles.

Vient ensuite le temps de repartir mais le reste du chemin n’est en fait qu’une légère pente qui monte jusqu’au point le plus haut du trek. Il s’agit en fait d’une petite aiguille qui surplombe la vallée et offre le meilleur point de vue sur les environs. Le souci c’est qu’une petite dame s’est installée là et a ouvert une petite aubette pour vendre des sucreries et du café. Cette petite dame veut également nous faire payer 10yuans si nous prenons une photo depuis le point de vue en prenant pour argument le fait que c’est elle et sa famille qui ont déblayé le sommet du pic à la seule force de leurs bras.

Nous refusons de tomber dans le panneau et de cautionner ce genre de manœuvre d’extorsion du touriste. Ça nous rappelle malheureusement les petites dames aux longs cheveux de Ping’An.

Ce ne sont pas les points de vue qui manquent sur le sentier de toute façon. Certes pas aussi bien placés mais malgré tout absolument magnifiques !

Après ce pic, nous entamons la descente douce vers la Half Way Guesthouse qui porte bien son nom et où nous passerons la nuit. En fait, nous y arrivons très tôt dans l’après-midi, et nous pourrions redescendre en bas et boucler la balade en un jour mais nous avions convenu un trek de deux jours et nous nous tenons donc à notre décision. Nous pouvons profiter à notre aise de la vue depuis les terrasses de l’auberge qui font face aux sommets immaculés. Nous avons un peu la sensation de nous trouver dans un nid d’aigle, au-dessus du monde, c’est trop beau ! En plus, le dortoir où nous sommes donne sur une petite terrasse privée et la vue est sensationnelle!

Nous avons tout le temps de contempler la lumière décliner doucement et remonter jusqu’aux pics enneigés.

Ensuite, une petite douche, un bon souper et nous sommes prêts à rejoindre notre dortoir à l’abri du groupe de Coréens pétant de forme en train de faire la fête dans la cour supérieure de l’auberge.

Petit détail, même les toilettes sont fournies « avec vues ». Bon ce sont des toilettes à la turque comme la plupart du temps en Asie mais tout de même quelle bonheur de pouvoir faire ce qu’il faut faire avec un tel panorama à ses côtés ! Chloé pose même en tant que modèle pour bien vous montrer de quoi il s’agit !

Le lendemain, nous reprenons le sentier en direction de l’aval. Nous passons plusieurs chutes d’eau avant de croiser le chemin d’une bergère et de son troupeau de gâtes pas toujours très disciplinées. Nous marchons un bon moment au milieu du troupeau avant de nous séparer, les sabots vers les prairies du haut et les chaussures vers le bas de la vallée.

Ca y est, nous atteignons la route du bas de la vallée mais c’est pas pour autant que la balade est terminée. Nous voulons encore aller voir les « Middle Rapids » de plus près et pour ça, il faut encore descendre plus bas dans le ravin.

Evidemment des petits gens se sont installés le long de la route et font payer 10yuans pour l’accès aux rapides sous prétexte qu’ils ont aménagé le sentier eux-mêmes et installé des échelles sur les parois. Quelle bande d’arnaqueurs !

Cette fois, pas moyen d’y couper, il nous faut payer si nous voulons voir la rivière de près.

Nous descendons donc gentiment l’escarpement jusqu’à une zone où il faut emprunter une échelle posée à la verticale pour continuer à descendre. Nous prenons notre courage à deux mains et y allons !

Nous atteignons une seconde zone où il faut choisir entre soit emprunter une autre échelle de plus de 30 mètres de long, soit prendre un sentier qui serpente à travers les rochers instables. Nous préférons bien entendu le sentier !

Nous atteignons finalement la rivière sains et saufs ! Le rugissement de l’eau cognant sur les rochers est assourdissant. Quelle puissance, quelle sauvagerie, quelle beauté !

Je veux grimper au sommet d’un gros caillou posé au milieu du maelstrom mais il faut emprunter un petit pont de bois pour y arriver. Enfin quand je parle de pont, il s’agit plutôt de deux ou trois planches brinquebalantes ajourées posées n’importe comment, même pas attachées entre elles. J’arrive à ce « pont » et là une petite dame surgit de nulle part me demande de payer 10 yuans pour emprunter son machin ! Mais ça va pas non ? Y a moyen de faire chier les gens et d’essayer de les extorquer par tous les moyens ? Je l’aurais bien jetée dans les flots, ils commencent vraiment à m’agacer ces gens ! Bref, je monte donc pas sur l’caillou et rejoins mes compagnons au bord de l’eau.

Nous voulons continuer le sentier le long de l’eau et remonter par un autre sentier mais là, encore une fois, une autre petite dame nous demande de payer 10 yuans pour emprunter un pont de bambou qui enjambe un torrent. Nous en avons marre de nous battre, nous sommes épuisés et ces gens sont en train de nous gâcher notre expérience ! Nous remontons donc par le même sentier que celui de l’arrivée et cette fois, nous empruntons l’échelle ! Vi et Chloé prennent leur courage à deux mains et entament l’ascension. Benoit suit et je passe en dernier pour faire quelques photos impressionnantes !