dimanche 8 avril 2012

Hiroshima, une ville agréable renaissant de ses cendres...

Ce matin, nous prenons le shinkansen en direction d’Hiroshima, ville bien connue pour l’atrocité et la violence avec laquelle elle a été rayée de la carte en l’espace d’à peine quelques secondes durant la Seconde Guerre Mondiale.
En à peine 1h30 de train à grande vitesse, nous voilà déjà à plus de 300km d’Osaka. C’est dingue la performance du réseau de chemin de fer nippon !

Nous avons juste le temps de nous installer à la guesthouse qu’il est déjà temps de... skyper à la maison! Car aujourd'hui, c'est carnaval à Manage!! Et nous ne sommes pas là! Ouiiiiiiiin, ça nous manque un max! Nous avons acheté des oranges et mis nos beaux pulls de la société "Les Infatigables". Nous avons le plaisir de voir notre famille et nos amis s'habiller en gilles et boire du champagne... à 4h du matin heure belge! Et oui, c'est ça le carnaval! On vous fait à tous et à toutes de gros bisous et on espère que tout c'est bien passé!

 Voilà, maintenant, nous pouvons aller manger. Le responsable de l’auberge nous indique un petit resto local où on sert de l’okonomiyaki (spécialité de la ville). Nous vous avons déjà parlé de ce plat mais ici il est servi différemment. Tout le monde s’assied autour de la taque chauffante (genre teppanyaki) et la petite dame cuisine devant nous. Elle cuit d’abord une petite crêpe avant de mettre du soja et du chou blanc dessus, qu’elle laisse réduire un bon moment. Ensuite elle met un peu d’huile, des épices et des petits trucs crispy qu’on ne connait pas. Elle ajoute des tranches de lard par-dessus et à côté elle rissole un paquet de pâtes soba. Quand les pâtes sont bonnes, elle retourne la crêpe, le lard et les légumes dessus. Pour finir, elle casse un œuf qu’elle cuit sur le plat et qu’elle dispose au sommet de tout ça avant de tout aplatir en appuyant dessus. Elle parsème le tout de petits oignons verts et de sauce spéciale à okonomiyaki.
Il faut manger le tout à même la taque pour que ça reste chaud, on peut rajouter de la sauce et de la mayonnaise à notre convenance.
Vous vous doutez que ça devient immédiatement et définitivement notre plat favori au Japon et ailleurs !

Après ce lunch gargantuesque et bien lourd, nos petites jambes ont bien du mal à nous porter, nous nous dirigeons néanmoins vers le parc de la paix, dans lequel se trouve le musée sur la bombe A.


A 8h 15 le 06 août 1945, la première bombe atomique de l’histoire à être testée en milieu « naturel » est lancée depuis un bombardier dans le ciel d’Hiroshima. Après quelques secondes de chute libre, la bombe explose à 500m au-dessus du sol, créant en l’espace de quelques millièmes de seconde une boule de feu de 30m de diamètre et 300 000 degrés.  Après quelques autres millièmes de seconde la boule de feu fait plus de 300m de diamètre pour une température en surface de 3 à 4000 degrés.

La boule de feu continue son expansion et en moins d’une seconde, la ville est complètement rasée sur plusieurs kilomètres, les vies de dizaines de milliers de citadins normaux est réduite en cendres.
Avant cette seconde fatidique, la ville avait été épargnée par les tapis de bombes américaines. Le but était de préserver la ville jusqu’au bout afin de pouvoir mesurer scientifiquement et dans les moindres détails les effets dévastateurs de la bombe A.


La ville avait été sélectionnée parmi d’autres sur une liste de cibles potentielles pour plusieurs raisons.
Il fallait que la ville soit une base militaire d’importance, que sa topographie soit relativement plate afin de ne pas perturber les effets de la bombe, que la ville fasse un diamètre de plusieurs kilomètres et qu’elle ait été épargnée par les tapis de bombes. Le dernier facteur était qu’aucun camp de prisonniers américains ne devait être présent dans la zone autour de la ville.

Le ciel dégagé au-dessus de la ville au matin du 6 août a définitivement scellé le destin de la ville.
En une seconde, le souffle de l’explosion a dispersé toute la zone du centre-ville. Quand la boule de feu a touché le sol, c’est comme si le soleil venait de tomber du ciel. La ville a été carbonisée immédiatement. Les faubourgs les plus lointains, épargnés par le souffle, se sont embrasés rapidement, tous les systèmes de secours et de soins de santé, les hôpitaux, les casernes de pompiers, ont été détruits.


Les gens qui ont survécu au souffle et aux incendies ont été touchés par un mal encore bien plus terrible. Leur corps a été littéralement traversé par les rayons radioactifs émis par l’explosion. Les premiers jours tout semblait normal, mais après une semaine leur langue et leur peau ont commencé à se couvrir de petits hématomes, leurs cheveux à tomber, leurs yeux, oreilles et muqueuses à saigner. Beaucoup n’ont pas survécu aux effets pervers de l’irradiation.

Certaines personnes ont été brûlées de façon très étrange. Seules les parties les plus sombres de leurs vêtements se sont embrasées, laissant sur leur peau la trace des motifs imprimés. Les scientifiques américains ont retrouvé des papiers et des lettres sur lesquels seuls les caractères écrits à l’encre avaient brûlé. En visitant les décombres encore debout de quelques bâtiments en béton et en pierre, ils ont découvert des ombres énigmatiques. En fait, la lumière dégagée par l’explosion était tellement intense qu’elle a blanchi les parties des murs exposées. Là où se trouvaient des objets, des échelles, des câbles des gens aussi, les murs sont restés plus sombres, créant des ombres fantomatiques dans les ruines.
En tout plus de 60 000 personnes sont mortes dues aux effets immédiats de la bombe, et 80 000 autres dus aux effets de la radioactivité.


Il faut néanmoins remettre cette atrocité dans son contexte de fin de guerre. Le Japon à bout de souffle et ne voulant toujours pas se rendre, les Etats-Unis rasaient toutes les villes principales sous des tapis de bombes incendiaires (quelques jours plus tôt Tokyo avait été réduite en cendre, quelques 100 000 personnes avaient succombé rien que dans cette ville).
Deux jours plus tard, Nagasaki fut à son tour victime de la seconde bombe atomique larguée sur des populations civiles.
Nous en aurons déjà vu en tout cas  des atrocités au cours de notre périple à travers l’Asie !

Nous ressortons du musée abasourdis par tant de violence. Une petite balade dans le parc s’impose pour alléger nos esprits. Nous allons voir le Bomb A Dome, seul bâtiment encore debout datant d’avant la guerre et préservé pour l’éternité comme mémorial de ce jour fatidique.



Nous poursuivons le long de la rivière en direction du château, reconstruit bien évidemment après la guerre.
Ici les sakura sont en pleine floraison, c’est éblouissant. Tout le tour des douves est bordé de cerisiers en fleur. Nous comprenons enfin pourquoi les Japonais sont tellement fans de cette période de l’année !


Nous continuons notre ballade à travers cette très jolie ville où il fait vraiment bon vivre. Nous faisons le tour des magasins avant de rentrer à l’auberge en repassant une dernière fois par le parc. Nous faisons quelques photos devant la sculpture de la flamme de l’espoir. Cette flamme sera éteinte le jour où la dernière ogive nucléaire aura été détruite.


Prochaine étape: Miyajima

Nathan et Virginie
Laurent et Adeline

Lien vers album:
2012-04-08 Hiroshima

3 commentaires:

  1. Ca fait plaisir de voir que vos MP3 vous sont utiles partout! :-D ca fait deja quelques photos ou je vois Nathan avec son cadeau sur les oreilles :-D

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  2. Ben oui, Nathan ne veut plus le lacher lol! On fait même parfois assez autiste! hihihi
    Merci mille fois encore! Ca nous fait super plaisir de les avoir!

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  3. super content d'avoir pu vous faire entendre un air de tambour vous nous avez manqué vivement le carnaval 2013 tous ensemble biz
    julien

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