Après quelques heures de crêpes, Virginie et moi
décidons d’aller faire un petit tour au marché local. C’est dingue les trucs
bizarres qu’il peut y avoir sur les marchés locaux, c’est vraiment là qu’on
peut s’imprégner de la culture locale, à travers la gastronomie, la mode
vestimentaire, les échanges de biens et services et la concentration de gens.
La découverte la plus étrange de la journée restera la pâte d’insectes,
composée en majeure partie de fourmis rouges et de quelques autres insectes qui
trainent dedans (certaines fourmis sont encore vivantes). Mais que peuvent –ils
bien faire de ça ???
Sinon, ils font aussi du thé avec des gousses de
fleur de lotus, ça doit être pas mal mais on n’a pas de bouilloire pour tester.
Après avoir acheté notre souvenir cambodgien, nous rentrons à l’hôtel retrouver
Lenny, un tuk-tuk nous attend pour nous emmener au Phnom Bakheng, temple sur
une colline d’où nous pourrons admirer le sunset. En chemin, nous apercevons le
majestueux Angkor Wat, symbole national et temple le mieux conservé de l’empire
Khmer. Vivement demain qu’on puisse passer de l’autre côté des douves
gigantesques !!!
Une fois arrivés sur place, le manège de vendeurs
ambulants commence, on se croirait retournés un mois en arrière, au milieu d’un
bazar thaïlandais, la tranquillité du Laos va nous manquer !
Nous traversons la cohorte de madames qui vendent
des bières et des souvenirs et entamons les vingt minutes d’ascension jusqu’aux
ruines du temple. Sur le chemin, quelques points de vue nous permettent
d’admirer le paysage à travers la forêt. On peut voir le Tonlé Sap au loin,
grand lac qui recouvre toute la partie centrale du pays. Une fois arrivés en
haut, nous nous retrouvons confrontés à une énorme foule de gens, nous ne nous
attendions pas à ça, mais bon il est vrai que tous les hôtels de la ville
proposent d’aller voir le sunset sur la même colline, forcément ça ne peut être
que bourré de gens. Nous nous insérons dans la file qui attend au pied de
l’escalier vertigineux et qui nous mène sur la plateforme supérieure où se
trouve le temple central. Il y a vraiment énormément de gens, c’est difficile
de circuler au milieu de la foule. Bon ben c’est une expérience aussi le
tourisme de masse, maintenant nous savons ce que ça fait d’être un chinois en
vacances le jour d’un congé national !
Nous restons une heure sur place à attendre que le
soleil décline, c’est loin d’être magique !
Nous rentrons en ville manger un bout avant d’aller
boire un verre et taper la carte dans un bar super beau.
Ce matin, ça y est, Angkor nous voilà !!! A
neuf heures du matin, nous arpentons le pont-chaussée monumental bordé de lions
et de nâga, serpents mythologiques à l’origine de la création du Cambodge et
faisant le lien entre le monde terrestre et la demeure des dieux. Celui-ci nous
permet de traverser les douves représentant l’océan primordial qui entoure la
terre. Au centre de la « terre » se situe le temple proprement dit. Celui-ci
est composé d’une immense tour centrale encadrée de quatre plus petites. Cette
typologie reflète l’image des cinq montagnes sacrées de l’hindouisme, le Mont
Méru étant la demeure des dieux.
Nous longeons d’abord l’enceinte à gauche de la
première porte d’entrée. Les décorations sont simplement fabuleuses. Une frise
d’Apsara (danseuses des dieux) s’étire sur toute la longueur du mur, et est
interrompue de temps en temps par d’autres portes transversales qui rythment la
promenade.
Nous entrons sur le site et découvrons l’immensité
de la plaine centrale du temple (à l’origine une multitude de bâtiments en bois
recouvrait la plaine). Angkor Wat est en fait la structure religieuse la plus
vaste du monde et se développe sur une superficie de 1,3km sur 1,5km. Nous
faisons quelques photos shots dans la bibliothèque avant de nous diriger vers
la seconde enceinte, recouverte de bas-reliefs sur une longueur de 800 mètres.
Ceux-ci relatent des récits mythologiques de la branche hindouiste en vigueur à
ce moment à la cour du roi (aux environs de 1130 AC, soit à la même époque que
les cathédrales de chez nous). Une autre partie représente les faits d’arme du
roi Suryavarman II, à l’origine de la commande du temple. Ce roi a étendu le
royaume khmer sur la majeure partie du Sud-Est asiatique, depuis la péninsule
malaise au Sud jusqu’à la Birmanie à l’Ouest et au Champa à l’Est (Nord-Vietnam
actuel).
Nous pénétrons dans la seconde enceinte, abritant
les cinq tours principales du temple. De là, une file s’accumule juste en bas
de l’escalier menant à la plateforme centrale située une bonne dizaine de
mètres plus haut. Virginie ne peut pas monter parce que son short est trop
court (après nous verrons des filles en mini-jupes monter les escaliers, mais
bon…).
Lenny et moi entrons dans le saint des saints, à
l’origine occupé par une statue de Vishnou et remplacé par la suite par des
statues de Buddha (la raison pour laquelle le temple est si bien conservé est
qu’il est resté en activité jusqu’à nos jours sous forme d’un temple
bouddhiste).
Cette gigantesque montagne de pierre est vraiment
impressionnante, tellement sophistiquée, l’art khmer apparait ici à son apogée
et dans toute sa délicatesse.
Nous ressortons après 2h retrouver le tuk-tuk qui
nous accompagne pour les trois jours de balades à travers les ruines. Nous nous
dirigeons vers Angkor Thom, cité fortifiée de 10km², postérieure de quelques
dizaines d’années à Angkor Wat. Le roi Jayavarman VII a créé cette immense cité
suite au saccage de la précédente capitale par les Chams. Comme nous l’avons
déjà constaté en Thaïlande et au Laos, les royaumes d’Asie du Sud-Est (en
incluant aussi la Birmanie) ont passées des millénaires à se taper dessus et à
se dévaster les uns les autres. La cité aurait accueilli jusqu’à un million de
personnes alors qu’à ce moment-là nos propres capitales ne ressemblaient qu’à
de petits bourgs putrides !
La ville est ceinturée d’une douve, l’accès se fait
par cinq portes monumentales décorées de visages gigantesques. C’est un peu la
marque de fabrique du style « Angkor Thom ». De plus, 54 démons et 54
dieux encadrent les chaussées d’accès et soutiennent un nâga. Cette scène,
également illustrée sur les bas reliefs d’Angkor Wat, représente le récit
mythologique du « barattage de la mer de lait », quand les démons et
les dieux se sont unis pour extraire l’élixir de la vie éternelle.
Au centre de
l’immense square trône le Bayon, grand temple composé de 54 tours, chacune
décorée de quatre visages souriants et contemplant les petits humains que nous
sommes avec compassion, absolument majestueux !
Le Baphuon est le second temple de grande
importance d’Angkor Thom, il représentait le cœur de la cité avant la
construction de son voisin le Bayon.
Ce temple est en fait une grande pyramide à trois
degrés représentant le mont Méru. Les français sont en charge de la
restauration du site depuis le début du vingtième siècle, mais durant la guerre
civile et les années de domination khmer rouge, ils ont dû abandonner le site.
Toutes les archives ont ont détruites, et les archéologues se sont alors
retrouvés face à un titanesque puzzle en 3D. De plus, la partie cenrtale du
bâtiment n’est qu’un simple monticule de sable compacté, sujet aux tassements
et autres désordres d’importance. Lorsque les archéologues ont rouvert le site,
de nombreux effondrements ont eu lieu un peu partout.
A côté de ce temple si trouve le site du palais
royal et la terrasse des éléphants, immense podium de 350m de long, et sur
laquelle le roi et toute sa cour s’installaient pour voir défiler ses armées
lors de grandes cérémonies.
Nous continuons ensuite notre visite vers l’Est et
les petits temples jumeaux et bien conservés du Chau Say Tevoda et Hemmanon,
ainsi que le Takeo avec ses escaliers vertigineux et ses colonies de
chauve-souris.
chaque arrêt, des tas de petites dames se pressent vers nous pour nous vendre des boissons et des souvenirs. Ça devient vraiment très lourd à la longue ! En plus, les gamins qui s’introduisent dans les temples et qui vendent à la sauvette (illégalement mais avec l’assentiment des policiers locaux qui se font graisser la patte) ne font rien pour arranger la chose. C’est triste parce que leurs parents les envoient dans les temples harceler les touristes plutôt que de les envoyer à l’école.
L’arrêt majeur suivant et le dernier de la journée est
au Ta Prohm, où nous avons l’occasion de voir les effets de l’abandon des
temples à la jungle environnante. Ce temple a été conservé plus ou moins dans
le même aspect que quand il a été découvert, avec ses arbres centenaires qui
poussent sur les murs et font s’effondrer les voûtes des corridors.
Les amas de blocs qui obstruent les passages, les cours et les jardins, la force toute puissante de la nature, les mousses qui recouvrent les bas-reliefs, tout ça nous fait penser au décor du Livre De La Jungle. Pour anecdote, c’est ici qu’a été tourné le premier film Tomb Raider, avec Angelina Jolie dans le rôle de Lara Croft (on a espéré la voir mais non ! Meuh !)
Les amas de blocs qui obstruent les passages, les cours et les jardins, la force toute puissante de la nature, les mousses qui recouvrent les bas-reliefs, tout ça nous fait penser au décor du Livre De La Jungle. Pour anecdote, c’est ici qu’a été tourné le premier film Tomb Raider, avec Angelina Jolie dans le rôle de Lara Croft (on a espéré la voir mais non ! Meuh !)
Après cette journée bien remplie, nous rentrons
profiter de la piscine. La ville est sujette aux pannes de courant, c’est
justement le cas ce soir. Ce sera donc dîner aux chandelles et jeu de cartes !
Prochaine étape: Angkor, deuxième jour
Nathan et Virginie
Lien vers album:
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2012-02-20au24 Siem Reap et Angkor Vat |
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