Une petite dame nous accoste tout de suite en rue
pour nous proposer une chambre chez Johnnie’s Guesthouse. Après 10min, nous
voilà déjà installés.
Nous allons directement déambuler en ville et nous
arrêtons dans les quelques temples du centre. Le but de la ballade est avant
tout de repérer un établissement spécialisé en massage thaïlandais (ben oui, on
ne peut pas résister indéfiniment à cette spécialité renommée de Thaïlande !)
pour ce soir.
A 19h30, nous voilà en habits de
« cérémonie » et les pieds fraîchement lavés, prêts à nous faire
pétrir, malaxer, étirer dans tous les sens. Virginie, qui est plutôt doudouille
comme tout le monde le sait, a entendu que le massage thaï peut être assez
douloureux et s’oriente donc vers le massage à l’huile, tandis que je prends
mon courage à deux mains et accepte de me faire torturer pour la bonne cause.
Tandis que Virginie se fait gentiment papouiller
avec de l’huile chaude par sa petite dame, Surapa, je me fais écraser les
pieds, les cuisses, le bassin, tout y passe. La masseuse, Lek, utilise en
général soit ses pouces, soit ses coudes, soit les avants- bras pour pétrir
chaque muscle en 3 ou 4points. Le plus douloureux c’est à l’intérieur des
cuisses.
Mais aucun de mes os ne craquent ! Même pas un
tout petit peu. Alors que lorsque la masseuse de Vi lui fait une petite séance
kiné en lui craquant le dos, même moi je peux entendre le bruit de sa colonne
vertébrale !Apparemment, les Thaïlandais appellent le massage thaï le « yoga du fainéant » parce que tout ce qu’il faut faire c’est se coucher ou s’assoir et laisser faire !
Nous avons droit à un petit thé poivré avant de
nous diriger, je ne sais pas si on peut dire « reposés » car personnellement,
je ne sens plus mes jambes, vers le Night Market.
Ce soir, il y a un petit festival en plus et
devinez où est placée la scène ? Ben oui, juste derrière notre
guesthouse ! On nous assure que ça ne dure que jusqu’à 22h (en vérité, ça
durera jusqu’après minuit). Nous faisons un tour du marché où nous apercevons
de magnifiques sarongs, des objets faits main et autres petites poupées. Le
festival n’attire pas grand monde, il y a dix personnes à tout casser devant
cette scène où se produisent un espèce de Claude François et ses Claudettes
thaïlandaises.
Nous mangeons un bout avant de nous diriger vers
notre chambre pour essayer de dormir.
Au matin, nous louons une mobylette manuelle (ce
détail aura son importance pour la suite, c’est la première fois que je conduis
autre chose qu’une automatique) et nous dirigeons vers la route de Ban Rak
Thaï, un village hyper reculé à 500m de la frontière birmane, caché dans un
coin perdu et difficilement accessible, à part par une route de montagne ultra
sinueuse et raide à mourir. Il fait très très froid ce matin et nous avons mis
nos pantalons et pulls, car en moto, ça caille !
Les paysages sont fabuleux, la route serpente entre
les rizières et les montagnes à pic complètement déchiquetées.
Notre première étape sera la « Fish
cave » où des poissons énormes s’ébattent gaiement. En fait, ces poissons
sont de la même famille que les carpes, ils vivent dans toutes les eaux d’Asie
du Sud-Est, mais ici ils sont protégés car selon la croyance locale, ils
appartiennent aux dieux. Ils sont engraissés à longueur de journée par les
dévots et autres touristes qui se font une joie d’acheter les petits paquets de
bouffe qu’on trouve partout sur le site.
La petite rivière a des eaux d’une limpidité
absolue, et on peut voir les poissons se laisser porter tranquillement par le
courant. Certains remontent jusqu’à la source, c’est-à-dire la grotte d’où
l’eau sort de terre. Ils s’entassent dans ce petit trou d’eau par dizaines, on
se demande ce qu’ils peuvent bien venir chercher dans cet endroit si sombre,
frais et difficile d’accès.
Nous nous dirigeons ensuite vers Sua Phra Waterfall. Il n'y a pas beaucoup d'eau car la saison des pluies est terminée depuis longtemps mais c'est très joli quand même.
Notre arrêt suivant est le Pavillon Royal, où nous trouvons une espèce de petit zoo. En fait, il s’agit d’un projet de conservation des espèces, et on y retrouve des cerfs, des paons, des calaos, des faisans blancs, des petits chats sauvages,… Nous restons là un bon moment à regarder ces petites bêbêtes. Apparemment, il y a encore plein d’autres animaux mais nous n’avons pas le temps de rester plus longtemps si nous voulons visiter ce que nous avons programmé ! Dommage !
Nous remontons sur la bécane et enfilons les tournants
et les montées vertigineuses jusqu’au point final de la route, le village de
Ban Rak Thai (en fait, la route continue jusqu’à la frontière birmane, mais
mieux vaut ne pas s’aventurer sans guide plus loin que le village, parce que
après c’est le domaine des narcotrafiquants qui passent par là).
Ce petit village installé autour de son réservoir
est en fait assez récent. Les immigrés chinois qui fuyaient la révolution de
1949 se sont installés dans les montagnes de Thaïlande pour échapper à la
répression des communistes. Ils ont créé plusieurs colonies le long de la
frontière et ont recréé le microcosme de leur région d’origine, le Yunnan.
Nous nous installons confortablement dans un resto
chinois pour manger local et admirer la vue. La petite dame nous offre bien
gentiment un excellent thé doré fait dans la région. Les Chinois ont également
aménagé des plantations de thé tout autour du village. Au menu, nous aurons une
soupe aux boulettes de viande et à la coco (en quantité industrielle et
trèèèèès spicy !), des mantous frits (genre de croissants sucrés servis
avec du lait concentré sucré), des boulettes de crevettes éclatées avec une
sauce aigre-douce et enfin une salade de vermicelles (que nous aurons la
mauvaise surprise de découvrir pleine de couennes de porc).
Après ce régal culinaire (à l’exception des
couennes de porc), nous faisons le tour du lac avant de prendre la route de
notre dernière étape de la journée. Et quelle route mes aïeux, nous n’en
finissons pas de tourner et retourner encore et encore sur les flancs des
montagnes. La pente de ces tournants est tellement forte que je dois
rétrograder en première vitesse et donner un coup d’accélérateur pour ne pas
stopper. Le problème c’est que la moto est tellement penchée en arrière sur la
pente et avec nos deux poids combinés que quand je donne un coup de gaz (peut-être
un peu trop poussé) la moto se cabre en wheeling ! Vi se retrouve le cul
par terre en une fraction de seconde et moi je me retrouve à courir à côté de
la moto avec le guidon en main. Coup de chance, j’ai tenu la moto jusqu’au
bout, donc pas de dégâts à part la plaque qui s’est pliée quand l’arrière de la
moto a touché le sol. Vi s’est rouvert le gros orteil gauche (une grosse partie
de la peau est partie, la chair est à vif, aiiiie !) et moi j’ai mal au
poignet gauche.
Nous rions un bon coup, Vi finit la pente à pied en
clopinant sur son pied estropié, et nous continuons à grimper. Les vallées et
les pics défilent, tous plus impressionnants les uns que les autres, jusqu’à ce
que nous devions nous arrêter au milieu d’une méga montée pour choisir notre
route. En redémarrant, la moto part de nouveau en wheeling, Vi prend peur et se
jette hors de la moto, mais ça a le bénéfice de détordre la plaque (par contre,
elle ne tient plus qu’à une seule vis). Nous parvenons tant bien que mal au
sommet de la route qui nous semble être le bout du monde et traversons le petit
village d’altitude de Ban Ruam Thaï. Au début nous pensons avoir trop roulé et être
arrivés en Suisse, mais ce n’est pas possible, il fait encore trop chaud !!!
Le réservoir de Ban Ruam Thaï a été créé dans un
vallon entouré de pins et fourni un décor similaire aux alpages suisses mais avec
une atmosphère plus lourde et humide bien que beaucoup moins chaude que dans la
vallée centrale du pays. Ce n’est pas pour rien que les Thaï de la vallée
centrale viennent jusqu’ici profiter de l’air pur et des montagnes tellement
dépaysantes.
La vue sur
le lac baigné dans une lumière de fin d’après-midi est fascinante, nous
resterions bien là pour l’éternité ! Mais bon, les milliers de tournants
de l’aller nous attendent au retour évidemment, et nous ne pouvons pas nous
éterniser si nous voulons rentrer avant la nuit.
Contrairement à nos appréhensions, la descente est
infiniment plus facile à négocier que la montée, nous nous arrêtons quelquefois
pour prendre des photos et redémarrons sans encombres à chaque fois ! Nous
arrivons à Mae Hong Son juste à la tombée de la nuit et rendons la moto, les
propriétaires ne demandent rien pour la plaque et c’est tant mieux.
Nous retournons
au marché de nuit manger un bout et Vi s’achète un superbe pantalon. Nous nous
faisons un ami, Oscar le chat. Celui-ci nous suit en se collant à nos jambes
jusqu’à ce qu’il soit effrayé par une mobylette qui démarre. Méchante mobylette !!!
Prochaine étape: Transit vers le Laos
Nathan et Virginie
Lien vers album:
![]() |
2012-01-27au28 Mae Hong Son |
coucou....eh ben si ça continue, vous n'allez pas revenir entier.....faites attention hein les loulous....gros bisous
RépondreSupprimerIsa
Haaa un petit massage Thai... cela me donne envie :)
RépondreSupprimerFabrice