jeudi 2 août 2012

Damaraland et Skeleton Coast, du désert à la mer

Le matin, nous devons nous résoudre à laisser le luxe de notre lodge pour reprendre la route en direction de la côte. Mais avant de rejoindre l’océan, il nous faut traverser une bonne moitié du pays d’Est en Ouest.



Nous faisons d’abord un petit détour vers le lac Otjikoto près de Tsumeb, l’un des deux seuls lacs naturels de Namibie. Ce lac remplit en fait le trou béant laissé par l’effondrement d’une immense grotte. La profondeur de ce plan d’eau est estimée à 55m pour le premier palier, mais des conduits descendent en fait jusqu’à 150 m de profondeur.
Des canons allemands ont été retrouvés sur le plancher du premier palier. Ils auraient été jetés dans le lac en 1915 durant la Première Guerre Mondiale par leurs propriétaires pour éviter qu’ils ne tombent aux mains des soldats sud-africains.




Nous continuons notre route dans le coin et allons voir la plus grosse météorite du monde. Celle-ci est tombée près de l’actuelle ville de Grootfontein et pèse plus de 54tonnes. Autrement dit, un énorme caillou ! Nous sommes un peu déçus en arrivant sur place après une très longue route à travers la campagne. Il ne s’agit en effet que d’un caillou plus ou moins carré de 3m de côté. C’est qu’un caillou composé à 82% de Fer, de 16% de Nickel, et bien ça pèse vite très lourd. N’empêche que c’est pas mal quand même, en plus quand on grimpe dessus et qu’on se place au milieu, la voix résonne étonnamment, c’est trop drôle !


Ensuite ça y est, nous prenons la route de l’Ouest. Nous passons le reste de la journée sur la route, c’est que nous devons encore bouffer plusieurs centaines de kilomètres avant de rejoindre notre étape de la nuit. Nous roulons donc un peu au-dessus de la limite autorisée. Et arrive donc ce qui doit arriver, nous nous faisons flasher. Les policiers nous arrêtent et nous montrent le carnet de contravention avec le montant des amendes. C’est énorme !!! Voyant mon air dépité (et parce que nous sommes en Afrique), le policier me propose un petit arrangement, je leur file juste un peu de monnaie pour qu’ils puissent s’acheter des boissons fraiches et ils nous laissent partir comme si de rien n’était ! Trop cool, ben oui l’Afrique ça marche comme ça…

Nous arrivons finalement au camping de Khorixas à la nuit tombée. Nous nous dépêchons de collecter du bois pour préparer le souper. Au moment où je tire sur une branche morte pour la décrocher de l’arbre, j’entends un gros « splotch », je me retourne, regarde par terre, et voit un mignon petit caméléon qui est tombé par terre. Désolé, Robert, je t’ai dérangé pendant ta sieste !



Le lendemain matin, nous nous enfonçons dans le Damaraland, les paysages commencent à changer du tout au tout. La route goudronnée se transforme en piste crasseuse, c’est parti pour un rallye à travers le désert !
Nous faisons un arrêt à la forêt pétrifiée. C’est dingue de voir des troncs de plus de 65millions d’année qui gisent sur le sol comme s’ils étaient tombés la veille pendant une tempête. La forêt qui se tenait debout ici a vu la séparation des continents sud-américain et africain et l’apogée de l’ère des dinosaures, imaginez un brachiosaure broutant les branches les plus inaccessibles de ces géants de 30m de haut comme les girafes du parc d’Etosha le font aujourd’hui.


Les plantes qui peuplent la contrée sont uniques au monde et font l’objet d’une attention particulière de la part des gardes du parc. La guide qui nous accompagne (et surveille pour éviter qu’on ne ramasse des bouts de bois pétrifié) nous montre une plante dont la sève qui ressemble à un lait pourrait nous tuer en quelques secondes par simple toucher. Les organismes de cette zone très aride du globe ont appris à se défendre comme ils peuvent pour survivre.



Nous nous enfonçons dans le Damaraland, les paysages sont de plus en plus chaotiques et sensationnels. Nous avons l’occasion de voir pleins d’animaux, des springboks, des oryx, des zèbres, des kudus, des écureuils… Ce désert est décidément bien rempli.



Nous atteignons enfin la grille du parc national de la Skeleton Coast, ôh combien mythique et mystérieuse. La côte des squelettes, autrefois nommée par les Portugais « les sables de l’enfer », porte plutôt bien son nom. En fait, le littoral est baigné par un très fort courant qui remonte de l’Antarctique et vient se fracasser sur le littoral déchiqueté de Namibie. Ce courant océanique amène des brouillards qui nappent la côte de brume et masquent les fonds rocheux. A la grande période du commerce maritime, des centaines de navires sont venus se fracasser ici. Le sort des marins qui survivaient au naufrage n’était pas très folichon. S’ils se mettaient en tête de traverser le désert en quête d’eau et de vie, ils se heurtaient à des milliers de kilomètres carrés de dunes et de plaines de gravier complètement arides. En fait, la Skeleton Coast est l’un des territoires les plus inhospitaliers de la planète. Autant dire que très peu de ces malheureux ont survécu. On s’émerveille de kilomètres en kilomètres, on en a de la chance quand même !



A la fin de la journée, nous arrivons à Cape Cross où vit une colonie d’otaries. Et quand on dit une colonie, il ne s’agit pas de dix, vingt, cinquante ou même cent otaries. Non, il s’agit de milliers de petites bêbêtes qui crient, se battent, dorment, appellent leurs mères,… Incroyable ! Nous avons bien fait de venir à cette heure-ci, soit 16h30, car c’est l’heure à laquelle les mamans reviennent de la chasse. Et en plus, qu’est-ce que ça pue !! On nous apprend que quelques mois plus tôt, lorsque les bébés naissent, un bon nombre d’entre eux meurent et l’odeur est encore plus insupportable que maintenant.



Nous reprenons notre chemin jusqu’à Walvis Bay où nous passons la nuit dans un chalet, ce qui nous change de la tente ! Il fait en effet plus que froid. 


Prochaine étape: Walvis Bay

Nathan et Virginie
Laetitia et Laurent

Lien vers album:
2012-08-02au04 Damaraland,Skeleton Coast

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