Petits pas... Grandes empreintes!: Pakse et le Bolaven Plateau

Nous nous réveillons quelques heures seulement après s’être couché. Mauvaise nouvelle, Evan nous quitte après des aux revoirs très chaleureux. Il va essayer d’attraper un bus qui le ramènera à Bangkok pour ensuite prendre un avion qui le ramènera aux States. En effet, il n’a pas résisté à l’envie d’aller retrouver son ex-copine qu’il avait laissée sur le carreau pour partir sur la route. Nous nous retrouvons donc avec Lenny pour seule compagnie, heureusement extrêmement agréable.

Aujourd’hui c’est la Saint-Valentin, il y a plein de cœurs, de roses et de gros nounours à acheter dans les magasins. Nous ne résistons bien évidemment pas à la pause photo dans un cœur géant.

Le reste de l’après-midi passe à vitesse grand V, Lenny est fatiguée et rentre à l’hôtel tandis que nous nous rendons au marché déguster de fabuleux cakes et des gaufres. Et puisque la spécialité du coin c’est le café, évidemment je me dois d’en essayer un (le meilleur en 27ans d’existence d’ailleurs). J’offre également une magnifique rose à ma toute belle, juste parce que je l’aime (moooooooooooonh)!!! Nous nous décidons à assister au coucher de soleil sur le Mékong, assis à la terrasse d’un bar flottant et en sirotant un délicieux fruit shake (ben oui le champagne c’est pas pour notre budget !).

Nous rejoignons Lenny pour un petit souper sympa avant d’aller au lit.

Le lendemain, nous avons rendez-vous à 8h avec notre chauffeur. Nous avons booké un petit tour sur le Bolaven Plateau, domaine du café, des chutes d’eaux et des villages animistes.

Dans le van se trouvent un gentil couple de Danois avec leurs 2enfants, Gudrun qui nous vient d’Autriche, une petite vieille Australienne et un couple avec qui nous n’avons aucune affinité (faut bien qu’il en ait de temps en temps). Nous commençons la visite par une plantation de thé, tenue par un chinois (of course). C’est tout de même nettement moins impressionnant que les plantations des Cameron Highlands, mais le thé est bon, et nous passons un bon moment.

Notre chauffeur nous arrête ensuite à Tat Fan, où des rivières jumelles s’élancent dans un vide vertigineux de près d’une centaine de mètres. Le gouffre est impressionnant, de la plateforme on ne peut même pas apercevoir le fond.

Les plantations de café sont juste à côté et la dégustation est gratuite. Allez celui-ci est le meilleur café que j’ai jamais bu (deux meilleurs cafés en deux jours, ça c’est dur) !

La seconde chute d’eau de notre route est aussi très belle, bien que de dimensions beaucoup plus réduites. Aujourd’hui est une fête du calendrier bouddhiste, et quelques moines sont là en visite. Ils nous expliquent que l’eau a des vertus purificatrices et qu’il faut faire quelques ablutions dans la rivière pour faire partir le « mal » qui est en nous.

Mes ablutions m’emmènent dans un coin un peu trop profond de la rivière, le courant est assez fort et une de mes slashs se fait la malle. Il me faut donc courir comme un malade et sauter de rochers en rochers pour la rattraper, heureusement que j’ai encore quelques restes d’agilité malgré mon âge avancé !

Nous avons l’immense privilège de rencontrer une pop star finlandaise des années 70 en vacances (c'est bien sûr une blague!). Son slim argenté s’accorde à merveille avec sa moustache au carré.

La route nous emmène ensuite à un village traditionnel du plateau, peuplé par des Kamu animistes. Le guide local originaire du coin nous explique tous les tabous et règles qui régissent leur vie quotidienne en harmonie avec les esprits.

Par exemple, si l’on meurt par accident, on n’a pas droit à être enterré dans un cercueil, le corps doit directement être mis en terre. Si on meurt de maladie ou de vieillesse, alors on y a droit. Si jamais on meurt « normalement » pendant la saison des moissons, le cercueil est gardé dans le village et placé sous les réserves à grain. On ne peut pas procéder au sacrifice rituel non plus, il faudra attendre la fin de la saison pour aller mettre le cercueil au cimetière, tout ça pour ne pas brusquer les esprits. Les hommes et les femmes ont des rôles bien distincts, tout est affaire de règles et d’usages. De même pour les mariages, un homme peut avoir plusieurs femmes s’il sait les entretenir. Toute la famille dort dans la même maison, mais il faut une chambre par femme. Le village comporte une septantaine de maisons abritant des familles de plus de 10 personnes à chaque fois.
Les enfants peuvent fumer la pipe à eau à partir de 4 ans. Notre petit guide nous fait bien évidemment essayer, ce n’est pas mauvais.

Nous ne nous sentons pas très à l’aise dans ce village, à regarder les gens comme ça. Il faut dire que notre groupe a été rejoint par un second et nous sommes maintenant une vingtaine de personnes à déambuler dans ce village. Les gens prennent des photos des enfants à deux centimètres de leurs visages, ou alors ils n’écoutent tout simplement pas le guide et font leur petit bonhomme de chemin tout seul. On se croirait dans un zoo et franchement, on se sent mal !

Nous quittons le village et nous rendons à une autre chute d’eau où nous pouvons nager ! Elle n’est pas aussi impressionnante que pendant la saison des pluies mais elle est déjà pas mal. Nous sommes ravis d’avoir pris notre lunch avec nous car les prix dans les restaurants sont excessifs ! Après un bon petit jus de fruits, nous nous mettons donc à la recherche d’un coin où faire trempette. Nous faisons la rencontre de nos amis les éléphants, hyper gentils ! Une petite caresse sur la trompe, ils adorent ça !

Nous nous jetons donc à l’eau, elle est froide mais qu’est-ce que ça fait du bien ! Le courant est par contre très fort. Comme à mon habitude, je me mets en dessous de la cascade histoire d’avoir un petit massage des épaules… En vérité, ça fait mal !

Il est déjà temps de reprendre la route, la journée passe à toute vitesse. Nous nous arrêtons une dernière fois dans un village où les femmes font des sarongs. C’est vraiment un travail de patience incroyable. Ici, elles ajoutent même des perles aux tissages, ce qui rend ce travail encore plus compliqué. Le résultat est tout simplement superbe, on est vraiment jaloux de ne jamais avoir le temps ni la patience chez nous pour faire de telles merveilles. Une autre petite dame file le coton avec une telle rapidité, c’est incroyable.

Et voilà, direction Pakse où nous donnons rendez-vous à Gudrun pour diner. Virginie retourne vite au petit marché d’hier acheter gaufres et cakes pour la route de demain (nous prenons le bateau pour Champasak). En chemin, elle rencontre Gudrun, qui a un problème avec son hôtel. Nous lui proposons donc de dormir avec Lenny, puisqu’il y a un lit en trop dans sa chambre. Gudrun accepte tout de suite et nous allons ensuite diner.

Prochaine étape: Champasak

Nathan et Virginie

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