mardi 3 juillet 2012

Pushkar et Ajmer, les cités saintes en bordure de lac

Nous arrivons à Ajmer et prenons directement le bus pour Pushkar, à 45 minutes de là, avec un père et sa fille slovènes rencontrés dans le train.
Nous avons repéré dans le guide une guesthouse avec piscine qui ne semble pas trop chère. Nous partageons donc un tuk-tuk pour y aller mais arrivés sur place, c’est la déception : les étrangers ne peuvent pas se baigner en même temps que les indiens et ont donc droit à des heures particulières, c’est-à-dire entre midi et 17h, quand on visite quoi ! Nous changeons de guesthouse et en trouvons une qui nous convient parfaitement avec un petit jardin sur le toit. Ca ne plait pas trop à nos camarades et ils décident d’aller voir ailleurs. Nous, on envahit notre chambre, on prend une bonne douche, on fait une petite lessive à la main et hop, on resaute dans le bus direction Ajmer ! C’est qu’on veut dormir à Pushkar mais visiter Ajmer !


Nous nous balladons dans les rue d’Ajmer, prenons un petit déjeuner de samosas et des petits trucs frits au miel, miam !
Nous passons devant la Clock Tower juste en face de la gare et nous dirigeons vers Dargah of Khwaja Muin-ud-din Chishti, la tombe d’un saint soufite hyper révéré dans le coin. Nous tombons sur une cérémonie dans la rue où les gens dansent comme des fous sur le rythme des tambours et portent un grand drap brodé tout en se dirigant vers le même endroit que nous.



Le seul truc est qu’on ne peut pas entrer dans le mausolée avec un appareil photo et qu’il faut le laisser dans un locker, mais pour nous hors de question de laisser notre gros appareil dans un locker avec autant de monde autour. On veut bien le mettre dans notre sac mais pour les gardes, ça ne va pas. Bon ben tant pis alors, on ne rentre pas dedans (de toute façon, comme la plupart des sites d’intêret en Inde, ça à l’air tout décrépi et sale).


Nous continuons notre chemin dans les petites rues bondées du bazar, passons une énorme porte et arrivons devant les escaliers qui nous mènent à Adhai-din-ka-Jhonpra, une mosquée en ruine. Son nom signifie « Construite en deux jours et demi », mais de là à savoir si c’est vrai ! Elle ne ressemble pas aux autres mosquées que nous avons pu voir.  La façade toute plate en pierre brute est sculptée à la main. On peut y voir des inscriptions du Coran en arabe. C’est sublime et d’une finesse sans égale. L’intérieur est composé de grandes voûtes et de piliers sculptés, toujours dans cette même pierre brute qui donne beaucoup de charme à l’endroit.




Il y a beaucoup de monde et… c’est parti pour les photos ! C’est dingue car il suffit qu’une personne nous demande une photo et tout le monde s’y met, plus moyen de s’en sortir ! Nous voilà entourés par une meute de paparazzis amateurs en rut qui se bousculent pour faire des photos de nous, avec nous, pour nous refiler leurs morveux à prendre à bras… Il y a même un professionnel qui fait payer ses photos qui me prend, je lui demande alors s’il va partager l’argent avec moi mais il rigole et s’en va. On s’en va vite, en refusant d’autres photos, c’est bon quoi, y a déjà de quoi remplir une encyclopédie avec des photos de nous.



Nous tombons sur un mec qui parle deux secondes avec nous (comme d’habitude, les questions habituelles « tu viens d’où », « tu t’appelles comment », «  tu es pour combien de temps en Inde », «  tu aimes l’Inde »,…) Il nous raconte également un peu l’histoire de cette mosquée. Pendant ce temps, les gens viennent nous interrompre pour… des photos, ils ne se gênent pas pour nous tirer par  le bras, se mettre entre nous, s’appuyer sur notre épaule… Non mais on est occupé là, désolé !
Nous nous dirigeons ensuite vers des escaliers menant à des mosquées tout au-dessus de la colline. Le chemin est bondé de mendiants qui veulent de l’argent ou de l’eau. La vue depuis la mosquée la plus haute est imprenable. On peut voir la ville s’étendre au-delà du lac en contre-bas.




Nous continuons jusqu’aux ruines d’une ancienne forteresse. Qu’est-ce qu’il fait chaud ! Nous y arrivons tout trempés de sueur, heureusement qu’il y a des vendeurs d’eau sur le chemin (et des photographes amateurs, encore et encore) ! Il y a des tas de gens qui habitent (ou plutôt qui squattent) ce fort. La vue est encore mieux, la ville est vraiment coincée d’un côté dans une cuvette au milieu des montagnes. On peut voir au loin les remparts en ruines qui s’enroulent sur les crêtes arides comme un serpent de pierre.




C’est un très bel endroit, le problème c’est qu’en plus d’être harcelés par les paparazzis, voilà que les mendiants viennent s’ajouter à la cohue qui nous environne continuellement. Ca commence à faire beaucoup de monde autour de nous. Même quand on remballe tous ces gens, ils continuent à nous tirer la manche pour quelques roupies ou à prendre des photos de nous par-dessus leur épaule. Mais ils nous prennent pour des cons ces gens ou quoi ? Ils sont vraiment sans gêne, c’est fou ça ! On peut être dans le plus joli et le plus paisible endroit du coin, il faut toujours que notre moment soit gâché par des emmerdeurs, l’Inde on commence tout doucement à saturer !




Nous ressortons de la citadelle par le côté de la porte monumentale et descendons la colline. Le sentier est un vrai tue-gens. Des pierres lisses, pleines de poussière et acérées comme des couteaux jalonnent le chemin super abrupt, c’est dangereux à mourir. Mais bon, ça va, nous en réchappons et avons droit à quelques magnifiques vues sur les remparts depuis le bas de la forteresse.




Nous nous arrêtons dans une aubette de rue pour manger un super bon biriyani au poulet, le mec est très sympa et nous ressert plusieurs fois, le tout pour à peine 20roupies. Allez, ils ne sont quand même pas tous méchants et malhonnêtes !
Nous traversons la ville en direction du lac, et faisons quelques haltes. La première pour aller voir le palais d’Akbar, gros fortin rectangulaire très massif et impressionant avec ses grosses tours d’angles. Le second arrêt est au Temple Rouge (Nasiyan Temple), dans lequel se trouve une immense maquette dorée de deux étages de haut racontant le concept Jain de l’ancien monde. Franchement, les maquettistes de l’époque pourraient se faire payer des fortunes aujourd’hui pour réaliser des chefs-d’œuvre comme ça ! Le reste du temple n’est par conte pas accessible au public, dommage ça a l’air tellement beau. Nous avons beau demander pourquoi, personne ne comprend rien, c’est comme ça, c’est la règle un point c’est tout ! "Not allowed, not allowed"!!!




Nous arrivons enfin au lac Ana Sagar à la couleur verte d’aspect plutôt suspect, voir carrément toxique ! Sur les berges, de petits édifices en marbre (créés par l’empereur Shah Jahan, encore lui !) ajoutent une touche romantique à la promenade. Le soleil est en train de se coucher doucement, mais encore une fois pas moyen d’en profiter tranquillement sans qu’une meute enrâgée ne vienne nous enquiquiner pour prendre des photos de nous. Nous les envoyons tous bouler sèchement, on a déjà largement dépassé notre seuil de tolérance de la journée !




Dans un arbre juste à côté du lac se trouvent des ibis à tête noire et une grande colonie de Flying Foxes qui commence à se réveiller pour aller prendre leur bain dans le lac. C’est drôle, elles rasent la surface de l’eau et trempent juste leur ventre. Le problème, c’est que certaines sont moins douées que la majorité. Nous en voyons une rater son coup et tomber dedans ! Mais une chauve-souris, c’est pas forcément fait pour la brasse coulée, quoique ! La « petite » bête se met à battre des ailes, un peu comme si elle connaissait la technique du papillon, et à se rapprocher bravement du bord. Seulement, les berges du lac sont renforcées en pierre de taille et complètement verticales, Lucky comme nous l’appelons, s’accroche désespérément mais glisse et retombe dans l’eau. Elle a l’air terrorisée et tremble comme une feuille. Ni une ni deux, Vi sort son châle, je passe la rambarde, m’accroche et me penche dans le vide en déroulant l’écharpe à côté de la bestiole pour qu’elle puisse s’accrocher et grimper. Ca y est, Lucky sort de l’eau, mais comme elle ne tient l’écharpe que par une griffe, elle glisse, retombe et manque de se noyer. Noooooooooooooooooon, allez on recommence, cette fois elle s’accroche avec ses deux pattes de devant, je tire, et la voilà tirée d’affaire. En 5 secondes, je la dépose par terre, mais avec son envergure (au moins 70cm), il est tout simplement impossible qu’elle décolle. Je la prends donc doucement sous le ventre, la soulève et la petite dame prend enfin son envol. Elle fonce se mettre à l’abri de son arbre, à mon avis elle ne resortira pas de la nuit !



C’est pas tout ça, mais il se fait tard, nous devons encore prendre notre bus de retour à Pushkar. Nous marchons donc un moment le long du lac et apercevons des tas d’oiseaux. C’est fou, ce pays est complètement ahurissant ! Ce lac est d’une crasse absolue, on mettrait un doigt dans cette eau qu’il fondrait instantanément et pourtant, il accueille une vie invraisemblable. Il y a des ibis, des canards, des aigrettes, des hérons, d’autres échassiers, des gobbe-mouches, des hirondelles, des lézards et même des flamands roses ! La nature est quand même vachement puissante, même dans les endroits les plus bourrés d’activité humaine et les plus pollués, il y a une diversité invraisemblable d’animaux !




Un gentil petit monsieur nous accoste en rue et nous dit qu’il rentre à Pushkar et que nous pouvons monter avec lui en échange d’un petit peu de sous. Il nous arrête au bord de la route pour prendre quelques photos des singes qui habitent dans les collines entre les deux villes, super sympa !




Nous rentrons enfin à notre super guesthouse, seul havre de paix dans la tourmente de ce pays de fou ! Nous commandons à manger ici, histoire de ne plus avoir à ressortir, et c’est tant mieux en fait, parce que c’est méga bon !!! C’est décidé, nous remangerons ici aussi demain !

Nous nous levons le lendemain à notre aise et prenons un bon petit déjeuner. Ooooh surprise, il y a des toasts au Nutella dans le menu ! Vi n’hésite pas une seconde, ça fait trop longtemps !
Nous passons la matinée à visiter la ville de Pushkar, toute petite en fait. Nous allons d'abord voir un temple sikh avant d'aller faire un tour autour du lac.



Nous tombons sur une vache à cinq pattes, animal ô combien sacré ici. C’est trop bizarre de voir ce cinquième membre sortir de sa bosse et pendre comme un poids mort.

Nous faisons le tour des gaths où se baignent les locaux. Ici, il est interdit de prendre des photos et de se promener en chaussures, mais le sol est brûlant et nous voyons les indiens en slashs. Nous remettons donc vite les nôtres avant de nous faire cramer les pieds !



Le tour de Pushkar se fait assez rapidement et vient donc le petit moment shopping ! Ben oui, il faut des tops et un sarwell à Vi, qui a troué le sien ! On en trouve qui lui vont comme un gant et hop, c’est acheté !
Nous prenons le bus pour Ajmer vers 15h, après un bon lunch et prenons notre train pour Udaipur en fin de journée dans lequel nous rencontrons un couple de français très sympas, Yann et Noémie, qui ont pris le transsibérien et ontp passé un moment à Pékin et dans l’Annapurna.

Prochaine étape: Mumbai

Nathan et Virginie

Lien vers album:
2012-07-03&04 Ajmer, Pushkar

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