dimanche 5 février 2012

Phonsavan et la plaine des jarres

Ce matin, c’est à 5h que nous nous retrouvons dans les rues de Luang Prabang. Nous voulons en effet assister à la procession des moines. Tous les moines de la ville se rejoignent à un même point de la ville (devant le Wat Xieng Thong) et se mettent en file. Ils défilent devant les dévots qui mettent de l’argent ou du riz dans leurs besaces. C’est avec cet argent et cette nourriture qu’ils feront leur journée, c’est pourquoi ce rituel  a lieu tous les jours de la semaine.
Les touristes commencent à arriver en masse, il y a même plusieurs mini van bondés qui se garent juste à l’endroit où nous nous sommes installés. OK… merci les gars ! Des tas de touristes se mettent également au milieu des locaux pour participer à l’offrande.

A 6h30, la procession commence… et nous sommes vraiment déçus. Les touristes n’ont aucun respect pour cette procession, ils préfèrent prendre des photos, quitte à être à deux centimètres du visage du moine. Ceux qui participent à l’offrande ne sont pas mieux, car aussitôt leur panier de riz terminé, ils se lèvent, se prennent en photos ou s’en vont carrément. A un moment donné, un des moines doit même descendre du trottoir et marcher sur la rue car une touriste lui bloque le passage… honteux !
Et ce n’est pas sans compter la quantité de vendeurs de rues qui essaient de nous refourguer des bananes ou autres « pour les moines » (alors que ceux-ci n’acceptent que du riz ou de l’argent) ainsi que les dizaines d’enfants qui mendient. Franchement, c’est plus la foire qu’une jolie procession.

 

Nous rejoignons notre guesthouse et faisons nos sacs. Notre bus pour Phonsavan est à 8h00. Nous disons au revoir à Sakina, qui elle continue vers le Nord et prenons un Tuk-tuk en compagnie de Lenny et Evan.
Le voyage se passe sans encombre, au milieu d’un paysage vraiment superbe et nous arrivons à Phonsavan vers 16h. Le temps de trouver une guesthouse et de booker un tour pour demain et il fait déjà noir. Nous allons boire un verre et faisons une partie de cartes avant d’aller manger un bout dans une petite foire locale.


Le lendemain, nous partons à 9h00 pour la plaine des jarres. Notre guide, Wa, est super sympa. Nous sommes aussi en compagnie d’un couple d’anglais.  Le programme de la journée est le suivant : visite des sites 1, 2 & 3, visite du Whisky Village et visite d’un village Hmong.
Nous commençons par le site 1, le plus grand des trois. Wa nous explique qu’il y a deux versions quant à l’histoire de ces jarres. La première, une légende, veut que ces jarres soient des containers de whisky (ça dépend de leur taille mais une jarre peut quand même contenir plusieurs dizaines voire centaines de litres de whisky !). Les gens auraient fait la fête pendant 7 mois et 7 jours.



La deuxième version, la vraie tirée de faits archéologiques, veut que ces jarres aient servis de tombeaux. Il y en avait probablement une par famille. Le corps du défunt était brûlé dans la grotte située juste à côté et les ossements étaient placés dans la jarre. Lorsqu’un nouveau décès survenait, les ossements précédents étaient retirés de la jarre pour pouvoir y mettre le nouveau corps.
Perso, on préfère la légende ! Imaginez faire la fête au whisky pendant 7 mois non-stop, trop cool non ?

 

Nous faisons le tour du site avant de nous rendre dans un petit village Hmong. Il s’agit d’une tribu d’origine mongole qui s’est établie dans les montagnes du Laos après les invasions dans les années 1500. Les maisons de maintenant ne sont plus les maisons traditionnelles d’antan car elles ont toutes été détruites avec les guerres. Il nous explique que l’électricité n’est arrivée ici qu’en 2001 ! Et on arrive à se plaindre quand on a une coupure de courant !

Sur la route du site 2, nous nous arrêtons au Whisky Village. En fait, il n’y a qu’une seule maison qui fait du whisky mais c’est tellement touristique et ce whisky est tellement bon qu’on a donné le nom de Whisky Village au patelin.
La petite madame qui nous accueille est charmante. Elle fait sa boisson depuis qu’elle a 15 ans et en a maintenant plus de 70 ! Tu m’étonnes qu’elle sait le faire, son whisky !


Wa nous explique comment on le boit : en shot, et de la même main que celui qui commence à boire, sinon hop, un deuxième ! Après Wa (qui n’aime pas ça !), Nathan est le premier à gouter. Miam ! Ensuite c’est mon tour. Beuuuurk ! Evan se trompe de main exprès pour en avoir un deuxième et Lenny fait la même tête que moi !


D’après Wa, il faut finir la bouteille. Moi, perso, je peux pas. Nathan, lui en redemande ! Il en boit en tout 8 ! L’anglais et Evan suivent mais les filles n’aiment pas trop. Lenny tente quand même un deuxième shot… ça va, ça passe… quoique…
A nous quatre, nous achetons 3L de whisky à 10 000Kip le litre (ce qui revient donc à 3 euros pour 3L !).
Nous allons luncher pour remettre notre estomac en place, ben oui ça commençait à tourner pas mal ! Nous avons droit évidemment à une Noodle soup, comme souvent pour diner.
Après avoir lancé quelques fois la boule sur le terrain de pétanque, nous reprenons le sentier (qui se fait de plus en plus chaotique, on se demande comment il est possible de ne pas perdre une roue en chemin) et atteignons le site 2.


Ce site est mieux aménagé, de grands arbres ombragent les « pots », certains poussent même dedans. Nous faisons quelques poses photos, l’alcool nous aide à trouver plein d’idées. Sur l’un des couvercles des jarres, un petit bonhomme sans tête ne demande qu’à retrouver celle qui lui convient le mieux !






Le site 3, situé encore un peu plus loin sur le sentier, est beaucoup plus petit, il faut marcher quelques minutes à travers un panorama magique, au milieu des champs et des montagnes. Les sites 2 et 3 ont la chance d’être situés dans de magnifiques endroits, tandis que le site 1, il est vrai, est moins impressionnant de ce côté-là vu qu’il est entouré de petites usines.



En tout, il y a des milliers et des milliers de jarres éparpillées dans la région. Mais il faut faire attention car il reste encore des milliers de tonnes de bombes non explosées enfouies sous terre (sur les 2 millions de bombes déversées pendant les 9années qu'a duré la "guerre secrète", un tiers n’a pas explosé et seulement quelques milliers ont été déminées à ce jour). Nous sommes donc obligés de rester entre les marques sur le chemin. S’aventurer hors de ces sentiers est vraiment trop dangereux. Merci les United States et leur ingénierie fracassante! Le pire c'est qu'on connait tous l'histoire de la guerre du Vietnam mais que personne ne raconte ce qui s'est passé juste à côté. Cette région du Laos a été l'un des coins du monde le plus fortement bombardé de toute l'histoire del'humanité!!!). Pendant neuf années, toutes les deux minutes et tous les jours de l'année, les villages étaient écrasés sous un tapis de bombes.
Nous faisons d'ailleurs l'expérience du bruit du à l'explosion d'une bombe qui retentit au loin, heureusement ce n'est pas le pied d'un enfant ou un agriculteur labourant son champ qui a causé l'explosion mais bien un déminage contrôlé.


Après avoir à nouveau fait de super photos, nous retournons à la voiture, direction le Russian Tank, un tank russe qui a atterri là en 1957.

La journée est déjà terminée, ça passe décidément trop vite. Nous retournons à la guesthouse, et après une petite heure de sieste, nous nous retrouvons pour aller manger. Nathan prend un poisson au gingembre qui fait saliver tout le monde tandis que je me contente d’une omelette jambon-fromage (ah oui, j’ai oublié de préciser que j’ai été malade la nuit précédente et j’ai donc eu toute la journée des crampes au ventre et une petite nausée, je préfère donc ne pas trop manger).
Nous retournons ensuite au bar d’hier soir au milieu des karaokistes amateurs afin de profiter d’une petite partie de cartes avant d’aller faire un dodo.

Prochaine étape: Vang Vieng
Nathan et Virginie
Lien vers album:
2012-02-05 Procession des moines et transit vers Phonsavan
2012-02-06 Phonsavan et la plaine des jarres

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