jeudi 8 décembre 2011

Crampes de ventre et villages perdus

Nous devons prendre le bus de 7H00 pour Bajawa ce matin. Nous nous dépêchons d’empaqueter nos affaires avant de déjeuner et heureusement parce qu’il arrive avec 10minutes d’avance. Juste le temps d’avaler une super bonne crêpe à la noix de coco grillée. J’aurai même le temps de la gouter une seconde fois durant le trajet en bus à cause de mon (Nathan) mal de mer !!! Les paysages de Flores sont à couper le souffle, c’est vraiment la plus belle île que nous ayons visités pour l’instant en Indonésie. Les chaines de montagnes abruptes sont brusquement rompues par des gorges gigantesques. De temps en temps nous avons l’occasion d’apercevoir la mer au loin. Les forêts sont bourrées de fleurs et de fruits de toutes sortes.
Nous arrivons sans encombre à Bajawa non sans avoir aperçu une voiture en contrebas d’un ravin de 30m de profondeur, apparemment c’est arrivé récemment parce que le chauffeur s’arrête pour voir s’il y a encore quelqu’un dedans. Ca fait froid dans le dos !
Arrivés à l’auberge, nous allons manger  un bout au « resto » d’à côté. Virginie commence à se sentir vraiment malade (son estomac n’en peut plus de la nourriture locale) et nous passons le reste de la journée dans la chambre.


Le lendemain nous avons rendez-vous à 9h00 avec Melki et Harris, ce seront nos guides pour la journée à la recherche des villages traditionnels perdus dans les montagnes des alentours. Virginie ne se sent toujours pas bien mais nous y allons tout de même.

Nous prenons la route de Bena et nous arrêtons en chemin pour prendre quelques photos des montagnes environnantes. Le panorama du coq est particulièrement impressionnant, avec des vues depuis le Gunung Inerie (point culminant de la région et volcan endormi) jusqu’à la mer dans le fond. Nous pouvons apercevoir quelques villages qui émergent de la jungle environnante.

 

Melki nous montre les plantations de café, de cacao, de cannelle… C’est super cool de pouvoir gouter un morceau d’écorce de cannelle tout juste arraché à l’arbre.
Nous prenons un minuscule chemin qui serpente à travers les plantations de bananiers et nous allons visiter le village de Luba. Sans guide, ce serait absolument impossible de le trouver et en soi c’est tant mieux parce qu’en arrivant là, on a vraiment l’impression d’être dans un monde hors du temps où les gens vivent encore comme aux siècles passés.
L’ensemble du village est organisé autour d’une place centrale dédiée aux ancêtres. Les ancêtres masculins sont représentés par une sorte de parasol en feuilles de palmier et les ancêtres féminins par une petite maison sur pilotis. Les maisons des villageois sont composées d’une véranda, où les gens passent la plupart de leur temps, d’une antichambre servant de salon où ils peuvent accueillir les invités et d’une pièce dortoir pour toute la famille. Certaines maisons ont également quelques appentis sur les côtés pour le stockage et autres.


Virginie a toujours des crampes d’intestin et est invitée à prendre un peu de repos dans la maison d’une petite vieille dame tout à fait charmante. Celle-ci lui fait mâcher des feuilles de « pasava » ou « kasava » pour stopper les crampes, mais c’est trop mauvais, pas possible d’avaler ça. La petite dame lui demande alors de s’allonger sur un lit dans l’antichambre et lui fait un massage du ventre avec de l’huile d’Eucalyptus.
Pendant que Vi se repose, je fais un tour du patelin, c’est tout bonnement magique et les gens sont vraiment hyper accueillants.
 




Après un moment nous nous remettons en route pour Bena, le village le plus visité des environs, celui qui figure sur toutes les cartes postales du coin. C’est vrai que ce village typique est fabuleux aussi, mais il est plus grand, il y a quelques échoppes qui vendent du coca, quelques touristes qui arrivent en voitures avec air-co, font quelques photos et repartent… Ça casse un peu le charme. Luba était certainement beaucoup plus authentique et permettait de vraiment s’insérer dans la vie traditionnelle des gens d’ici. Néanmoins le bled est magnifique, les maisons sont organisées sur deux niveaux autour d’une allée centrale toujours dédiée aux ancêtres. 


Virginie est toujours malade et s’allonge sur le banc d’une maison à l’entrée du village. Au sommet du village, une petite plateforme est aménagée et permet de contempler la vue vers le bas de la vallée. A travers les toits de palme, on aperçoit les cimes du volcan Inerie.

 

Le passe-temps favori des gens du coin c’est le tissage de l’Ikat (ou sarong), grand tissu qui sert d’habit traditionnel, de jupe, d’écharpe, de couverture... et est décorée de motifs différents en fonction de la région où l’on se trouve. Il y en a toujours plein qui pendent sur les devantures des maisons. Je regarde Maria faire pendant quelques instants alors qu'elle est assise sur sa véranda, il faut des doigts de fée et un peigne sur la machine pour faire passer tous les fils sans faire de nœud.


Après quelques instants, nous prenons la route des Air Panas Mala Nage, sources d’eau chaude qui sortent du volcan et sont mixées un peu plus bas à une source d’eau froide, ce qui donne une température parfaite pour le bain et la relaxation. Sans les guides, ce serait vraiment impossible à trouver, les sentiers sont dans un état pitoyable, il n’y a jamais aucune indication sur les routes, on a bien fait de suivre les conseils de Christine et Erik.


Ces sources sont vraiment géniales, car dès qu’on a un trop chaud, il suffit de remonter quelques mètres de la rivière et on peut s’immerger dans les eaux glacées du torrent. Ces eaux chaudes ont également le mérite de calmer quelque peu les crampes de Virginie. L'eau chaude a une couleur très verte, due aux algues qui se développent dedans tandis que le torrent froid a une couleur laiteuse, le mélange des deux crée une palette très intéressante .



 
Nous restons là quelques heures à profiter de la magie du lieu, avant de nous rendre au dernier point de vue de la journée. Nous nous rapprochons du Gunung Inerie, nous arrêtons dans un petit village et nous mettons à gravir les pentes d’une colline pour finalement arriver à un panorama dantesque. Les collines sont déchiquetées dans tous les sens, la vue sur volcan et la mer est inestimable tellement c’est impressionnant. Nous ne savons pas quel cataclysme a pu provoquer un tel bouleversement de terrain, sans doute quelque gigantesque éruption ou tremblement de terre ont remué tous les environs du volcan.




Nous rentrons à l’hôtel avant que la nuit tombe et avec des images plein la tête. Merci Melki de nous avoir fait découvrir pareilles merveilles (Pour info, si quelqu’un cherche un guide super, contactez Melki à l’hôtel Elisabeth situé à Bajawa. Ne vous inquiétez pas, il vous trouvera avant que vous n’ayez le temps de le chercher) ! Nous nous reposons une seconde avant d’aller chercher des petits trucs dans la rue pour souper. Quelle n’est pas notre surprise de tomber sur Marloes et Daniel, qui viennent d’arriver avec le dernier bus. Melki les a vus marcher dans la rue et les a invités à venir à l’hôtel Elisabeth. Décidément nous nous suivons de près. Nous passons un bon moment ensemble à papoter avant de rejoindre notre couchette.
Le lendemain, Marloes et Daniel suivent notre conseil et partent visiter la région avec Melki et Harris alors que nous planifions de rester à l’hôtel pour que Virginie puisse reposer ses intestins. Et tant mieux, parce que depuis le milieu de la nuit il n’a pas arrêté de pleuvoir, c’est donc le jour parfait pour glander !!! Nous allons malgré tout faire un petit tour au marché local avant le diner, calamars frits pour moi et spaghetti pour l’estomac délicat de Vi. Daniel et Marloes reviennent trempés comme des soupes mais heureux de leur journée, nous allons manger un bout ensemble dans un warung du coin et décidons de prendre le bus ensemble le lendemain matin pour Moni.



Prochaine étape : Moni et les lacs du Kelimutu
Nathan et Virginie
Lien vers album:
2011-12-8&9&10 Bajawa

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