A 8h30, nous nous enregistrons au bureau du parc national et
rencontrons par la même occasion notre guide, Adil, et nos 3 compagnon(ne)s de
galère, Johanna, Lisa et Eleonore, venues tout droit de Suède. Nous sommes
actuellement à 600m d’altitude.
C’est parti pour la grimpette, nous entamons l’ascension par la face
nord, grimpons à travers les vergers pendant 1h avant d’atteindre l’entrée du
parc proprement dite. Nous sommes accueillis par 2 petites canailles de chiots
qui adorent tirer sur les chaussettes et la queue du chat.
Ensuite c’est reparti pour la montée à travers la forêt jusqu’à
l’arrêt miam miam vers 11h30 à 1500m d’altitude. Ça va, nous tenons le
coup ! Déjà 900m de dénivelé pour à peine 1,1km de parcouru, pfff on se
traine c’est fou !
Les porteurs nous attendent en préparant le diner, soupe de nouilles
et riz blanc, avec un ananas en guise de dessert.
L’ascension reprend, rythmée de temps en temps par une petite pause,
juste le temps de souffler et de déposer les sacs. Nous croisons la route de petits
macaques sauvages, ça change par rapport à ceux d’Ubud qui nous grimpaient
dessus !!! Le sentier devient très raide, nous arrivons à notre arrêt dodo
vers 15h à 2500m d’altitude et environ 8km de marche. Le panorama est fabuleux,
on aperçoit les plages de la partie nord de Lombok à travers les nuages. C’est
assez sympa comme sensation de contempler les nuages qui ondulent en-dessous de
nous.
Après un gros décrassage des jambes, c’est l’heure du souper, riz
sauté aux légumes, omelette, krupuk, légumes et poulet. C’est bon mais ça
pique !
Une famille de chiens partage les environs avec les macaques qui
viennent chiper la nourriture dans les poubelles. Les tentes sont plantées sur
la colline qui surplombe le paysage, super beau mais ultra venteux !!! Nous
nous réveillons au moins une vingtaine de fois pendant la nuit en pensant que
la tente s’envole, autant dire que nous ne dormons pas beaucoup. Et pour nos
amies suédoises, c’est encore pire : leur tente est à peine attachée à
quelques brins d’herbes !
Le but du deuxième jour sera d’atteindre le camp de base au pied du
Rinjani proprement dit. Après un petit-déj’ composé de crêpes à la banane (apparemment
c’est l’habitude ici), de thé et de jaffles (toasts à la confiture de banane
rissolés dans un tonne de beurre), nous reprenons le périple vers la crête de
la caldeira du volcan à 2600m, que nous atteignons après une petite demi-heure
de remise en forme. La vue nous coupe le souffle. Nous pouvons voir l’immensité
du cratère du volcan qui s’ouvre à nous. En fait, le Rinjani est un immense
volcan qui n’a plus explosé de mémoire d’homme. Le point le plus haut de la
crête est le mont Rinjani proprement dit. Son immense cratère contient un lac et
un petit volcan, le Gunung Baru qui est toujours actif. Celui-ci a commencé à
apparaître début des années 90, il finira certainement par remplir toute la
cuvette du lac et qui sait un jour peut-être qu’il dépassera la cime de son
vénéré grand frère.
Adil s’était bien gardé de nous dire que le sentier du trek descendait
jusqu’au lac. Surprise !!! De toute façon nous n’avons pas le choix, il
faut y aller. La descente s’avère être plus un jeu de saute-mouton qu’un
sentier en bonne et due forme. Les rochers sont brinquebalants, avec des angles
coupants, il faut parfois sauter, enjamber, s’accrocher comme on peut aux
parois et le tout sans aucun garde-corps pour éviter des chutes de plusieurs
centaines de mètres. Le pire c’est qu’on ne peut même pas fermer les
yeux !!! Ha non le pire, c’est de savoir qu’on va devoir regrimper le même
genre de sentier pour sortir du cratère ! Enfin nous atteignons le lac à
2000m d’altitude, allez ça valait la peine de se farcir tout ça ! Nous
sommes vraiment très proches du volcan actif dont nous voyons les fumeroles.
Une partie de l’eau du lac et surchargée de souffre, ce qui lui donne des
reflets verts voire carrément jaunes.
Après avoir rechargé nos batteries avec des biscuits au Durian pas
franchement bons (le durian est un énorme fruit jaune dont les Asiatiques sont
fans mais qui sent la vieille chaussette mouillée et laisse le même goût en
bouche, si ça tente quelqu’un une petite décoction maison, ça vous donnera un
bon aperçu) , nous nous remettons en route vers les hot springs qui s’écoulent
du volcan. Un des porteurs nous indique le chemin à travers la vallée, il nous
faut à nouveau descendre un petit peu, pauvres jambes !
Ces sources sont un vrai petit miracle de beauté et de quiétude au
milieu de notre calvaire. L’eau est à environ 30°C constant et s’écoule de
cascades en bassins en creusant une énorme faille dans les contreforts du
volcan. Une troupe de macaques nous a entendus arriver et accourt à toute
vitesse pour nous chiper nos affaires. Nous montons donc la garde à tour de
rôle autour des vêtements pour que chacun puisse profiter des bienfaits de Mère
Nature. L’eau est très très jaune et ne sent pas franchement très bon, mais
nous non plus de toute façon, étant donné que nous ne nous sommes pas encore
lavés depuis le début du trek.
Lorsque nous rentrons au campement, les porteurs nous ont préparés des
nouilles sautées aux légumes, des œufs, des krupuks et du riz blanc. Bon, ce
n’est pas très varié mais ça a le mérite de nourrir son homme.
Nous reprenons l’aventure pour la pire partie de notre itinéraire.
Franchement, c’est un vrai cauchemar, la descente dans le cratère n’était rien
comparée à la difficulté de l’escalade de ces amas de roches. Les sentiers ne
font parfois pas plus de 40cm et longent des à-pics de centaines de mètres
toujours sans garde-corps évidemment, des ponts de bambous enjambent des
torrents asséchés. Le cœur de Virginie a manqué de s’arrêter plusieurs
fois !!! Nous sommes obligés de faire de nombreux arrêts récup’ dans les
endroits les moins dangereux de la montée. Pour bien nous rassurer, Adil nous
raconte qu’il y a eu beaucoup de morts sur cette partie de l’itinéraire, le
dernier en date était un canadien qui a fait une chute vertigineuse.
Heureusement, nous n’avons rien à craindre, ce n’est jamais arrivé à quelqu’un
de son groupe, humhum quel encouragement !!!
Nous continuons la montée jusqu’au camp de base situé à 2600m, juste à
la base du Rinjani. C’est super impressionnant d’être aussi proche du sommet
que nous avons la chance de voir sans nuages.
La nuit tombe sur le campement, Adil place notre tente sous une
corniche, à l’abri du vent. Virginie ne se sent pas bien du tout après autant d’efforts et va au
lit sans manger (de toute façon, c’est encore riz sauté et krupuks).
Tout le monde va dormir tôt, le lendemain c’est lever à 2h30 pour
l’ascension de la dernière partie du trek, mais personne n’est encore certain
d’y aller, faudra voir en fonction du temps qui change tellement vite à cette
altitude et des crampes qui nous torturent.
A 2h30, comme promis, un porteur nous réveille avec du thé, Virginie
ne se sent toujours pas bien et ne grimpera donc d’office pas. Pour ma part, je
discute avec les filles pour savoir ce qu’on fait, mais le vent est extrêmement
fort, et vu la dangerosité du parcours de la veille et le chemin qui se profile
devant nous, nous préférons ne pas risquer l’aventure, qui aurait été de toute
façon très périlleuse. Nous retournons nous coucher 2h, le temps que le soleil
se lève.
Finalement, la vue est tout aussi spectaculaire d’ici, le lac se met à
refléter les sommets alentours tandis que la vue se dégage petit à petit à
l’horizon. Les collines qui descendent doucement du pied du volcan jusqu’à la
mer se parent de couleurs pastels juste avant l’apparition du soleil, ça valait
vraiment le coup de se farcir ce chemin de croix.
La première partie de la descente vers Sembalun s’avère plutôt
périlleuse mais on s’y habitue à la longue ! Les porteurs se mettent à
courir à toute allure dans la pente pendant que les filles peinent avec leurs
petites baskets qui glissent sur les rochers.
Nous nous arrachons les ongles des doigts de pied sur le fond de nos
chaussures, nos genoux ne veulent plus nous porter, il recommence à faire super
chaud, mais malgré tout, après 6h de lutte acharnée entre notre mental et notre
corps, nous atteignons la bordure du village environné de ses cultures de
chili’s.
Ça c’est fait !!! De notre point de vue à tous les deux, c’est la
chose la plus dure qu’on ait fait dans notre vie, mais ça en valait franchement
la peine. Nous avons dépassé nos limites et vu des paysages fabuleux. Nous
avons vécu une aventure que nous n’oublierons certainement jamais !
Nous retournons à notre guesthouse de Senaru chercher le reste de nos affaires avant qu’une voiture nous amène à Bengsal d’où nous prenons le bateau pour les Gili Islands. Nous arrivons sur Gili Trawangan et allons directement à notre hôtel où nous prenons une douche bien méritée. Ça fait un bien fou de se sentir propre ! Nous partons ensuite à la recherche d’un petit restaurant sympa. Nous mangeons un bon hamburger au bord de la plage (on a préféré stopper la bouffe indonésienne pour une soirée, surtout avec le ventre de Virginie) et allons nous coucher, exténués !
Prochaine étape : Deux jours sur Gili Trawangan
Nathan et Virginie
Lien vers album:
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2011-11-29&30&01 Trek on the Rinjani |
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